Ce lundi, le Conseil d'Etat s'est réuni pour décider du sort à réserver au Collectif Palestine Vaincra frappé d'un décret de dissolution le 9 mars 2022, suspendu le 29 avril 2022 par le juge des référés qui avait estimé que les positions du Collectif toulousain ne constituaient pas « un appel à la discrimination, à la haine ou à la violence ou des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme. »
Les juges du Conseil d'Etat ont donc à nouveau entendu ce lundi les « arguments » des 2 associations supporters de l'Etat d'Israël, dont les dirigeants font l'objet de mandats d'arrêt lancés par la Cour Pénale Internationale, et les défenseurs de la liberté d'expression.
Parmi les multiples reproches adressés au Collectif Palestine Vaincra par les parties civiles, celui d'être pour un seul Etat, d'appeler au boycott d'Israël, à la libération de Georges Abdallah et d'Ahmed Sa'adat, d'évoquer un regime d'apartheid, de légitimer la résistance armée des Palestiniens, de demander une Palestine libre de la Mer au Jourdain, et de ne pas avoir réussi à supprimer tous les commentaires haineux sur sa page facebook...
Avec comme d'habitude l'invocation d'un « contexte de montée de l'antisémitisme » -sans lien avec le génocide commis par Israël, bien entendu- provoqué par une « idéologie excluante et guerrière«.
De la part d'apologistes du génocide à Gaza, -qui n'est pas un génocide comme chacun sait- les juges apprécieront le choix des épithètes.
Les deux défenseurs du Collectif on bien fait valoir que le Collectif Palestine Vaincra n'a jamais commis le moindre acte violent, n'a jamais appelé à la haine et déclare toutes les semaines des manifestations publiques qui n'ont jamais provoqué le moindre désordre.
La légitimité de l'appel au boycott a été clairement affirmée par la CEDH, tant qu'il ne s'accompagne d'aucune violence ni propos racistes, ce que personne ne reproche au Collectif Palestine Vaincra.
La résistance armée pour une population occupée est également un droit reconnu sur le plan international et la qualification d'apartheid concernant le régime israélien ne se discute plus après les prises de position de l'ONU, d'Amnesty International en encore de la FIDH.
Donc à moins de confondre antisionisme et antisémitisme, un discours de nature politique ne peut être confondu avec une incitation à la haine, ont plaidé les deux avocats de la défense, en demandant aux juges si le seul fait d'avoir été techniquement incapables de supprimer à temps tous les commentaire haineux sur leur page FB suffisait à interdire une association et le pluralisme dans le débat politique ?
La date du délibéré 'a pas été annoncé mais il interviendra vraisemblablement en février.
C'est en tant que ministre de l'Intérieur que Darmanin avait requis la dissolution de Palestine Vaincra. Il est maintenant ministre de la justice. Espérons que les juges du Conseil d'Etat sauront rester indépendants.
Appel : 56 organisations toulousaines appellent à manifester contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra - Palestine Vaincra
CAPJPO-Europalestine